Risque zéro = zéro liberté.
- P2V2H
- 8 juin 2017
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L'état d'urgence est une glue. Que l'on lise l'histoire contemporaine du Chili, du Brésil, de l'Argentine, de l'Algérie française...

A regret, l'histoire a fortement tendance à bégayer, c'est-à-dire que des processus ont la fâcheuse tendance à se répéter sous le couvert de nouvelles menaces : des élites politiques fermement convaincues de leur légitimité, des structures étatiques qui se dédient à leur auto-perpétuation, des forces de l'ordre puissantes et qui prétendent l'inverse et un ennemi supposé structurellement menaçant (quantitativement et qualitativement). Et la machine s'emballe ! La balance liberté/sécurité s'écrase du second côté. État d'urgence temporaire, état d'urgence qui se prolonge au gré des attaques (de basse intensité, quoiqu'on en dise), normalisation de l'état d'urgence, l'urgence devient état normal, appareil répressif toujours plus autonomisé vis-à-vis du système judiciaire. A quelques encablures, en cas de menaces supposées graves, avant même leur réalisation, tentation d'état de siège et de lois martiales. Dans d'autres directions, tentations d'élargir le concept d'ennemis aux contestaires de l'état d'urgence. Tout ça pour quoi ? Non pas la liberté préservée de 66 millions de citoyens mais bien la sécurisation du système répressif au moyen de 10 à 20 menaces d'attentat. Leçons chiliennes à destination de la France.
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